
Ajouter des services à sa pratique
Bien-être animal Déontologie, lois et règlements Information sur la pratiqueVous avez une question? Transmettez-nous votre question portant sur un enjeu concernant la pratique de la médecine vétérinaire et elle pourrait être publiée, pour aider vos collègues qui font peut-être face au même dilemme!
La question du jour :
Je pratique dans le domaine des animaux de compagnie, en région. Une animalerie me demande si je peux soigner ses poissons d’aquarium. Je ne suis pas très à l’aise, mais il n’y a aucun autre médecin vétérinaire dans ma région qui peut répondre à ce besoin. Est-ce que j’ai le droit de soigner des poissons?
La réponse en bref : Pourquoi pas, si vous prenez les moyens pour le faire correctement!
En fait, la question aurait pu être posée par un médecin vétérinaire œuvrant dans n’importe quel domaine de pratique, qui identifie un besoin dans sa région et qui souhaite s’impliquer. Que vous soyez un praticien dans le domaine des grands animaux considérant vous impliquer dans un élevage d’autruches, ou un médecin vétérinaire qui traite habituellement des chiens et des chats et qui est sollicité pour des poules urbaines, la réponse est identique : tant que vous respectez vos obligations déontologiques, vous avez le droit d’offrir vos services à différentes populations.
Quelles sont ces obligations déontologiques?
Nous vous référons notamment à l’article 5 du Code de déontologie des médecins vétérinaires :
5. Avant d’accepter de rendre des services professionnels, le médecin vétérinaire doit tenir compte du domaine où il exerce principalement, des limites de ses habiletés et de ses connaissances ainsi que des moyens dont il dispose.
Il ne doit en aucune façon porter atteinte au droit du client de consulter un autre médecin vétérinaire.
Avant d’offrir des services, il vous faut déterminer s’ils exigent que vous vous éloigniez de votre pratique habituelle, et identifier vos limites. Détenez-vous les connaissances nécessaires? Disposez-vous du matériel et des locaux requis?
Il est possible que la réponse initiale au client soit non. Il est également possible qu’il n’y ait aucun moyen de remédier à ces limites et dans ce cas, la réponse au client devrait être non. Mais, dans plusieurs cas, avec un peu d’efforts, il est possible d’offrir un service additionnel qui sera fort apprécié des clients.
Puisqu’une autre obligation déontologique consiste à exercer selon les normes de pratique reconnues (art. 4), il importe de s’assurer d’acquérir ou de mettre à jour ses connaissances. À ce titre, de la formation continue disponible sur le sujet et/ou la lecture d’articles scientifiques pourrait combler certaines lacunes. L’assistance à distance d’un collègue plus familier avec ce type de médecine pourrait également être une option.
Bien sûr, il importe de bien informer le client (art. 8.1 et 9, par. 2). S’il est possible d’adresser le cas à un médecin vétérinaire plus expérimenté, cette option doit absolument être offerte. Mais la solution de rechange que vous seriez en mesure de proposer peut aussi être discutée, en prenant soin d’être clair en ce qui concerne vos limites, les façons dont vous comptez pallier, et, comme d’habitude, de bien documenter le dossier.
Sur une note plus administrative, si vous décidez d’offrir des services additionnels sur une base régulière, n’oubliez pas de déclarer ce domaine de pratique à l’Ordre.
Développer de nouvelles compétences peut être extrêmement stimulant et contribuer à l’amélioration de l’offre de services vétérinaires, ce qui ne peut qu’être bénéfique pour le public. Pourquoi ne pas élargir vos horizons?