--news.png)
Les obligations de l'employeur en lien avec la préservation de l'indépendance professionnelle de ses médecins vétérinaires employés
Déontologie, lois et règlements Information sur la pratique Santé mentale et bien-être Tenue d'un établissement Actualités vétérinairesL’exercice d’une profession est habituellement considéré comme un privilège, lequel est relié à des obligations.
Être la seule profession à pouvoir poser les actes qui lui sont réservés est bien sûr un gage de qualité pour les clients, mais constitue aussi une certaine forme de monopole. Les clients n’ont pas d’autres choix que de consulter un médecin vétérinaire lorsque leur animal a besoin de soins et n’ont pas les connaissances nécessaires pour juger du travail accompli. C’est pour cette raison que des mécanismes de protection du public sont mis en place.
Lorsqu’on parle d’indépendance professionnelle vétérinaire, on se réfère souvent à l’article 17 du Code de déontologie :
17. Le médecin vétérinaire doit sauvegarder en tout temps son indépendance professionnelle et éviter toute situation où il serait susceptible d’être en conflit d’intérêts ou d’être perçu comme tel.
De cet article, on peut déduire, et avec raison, que chaque médecin vétérinaire est responsable de préserver son indépendance professionnelle. Toutefois, cela ne veut pas dire que son employeur n’a pas à s’en soucier.
En effet, selon l’article 14 du Code de déontologie :
14. Le médecin vétérinaire doit subordonner son intérêt personnel, ainsi que, le cas échéant, celui de la société au sein de laquelle il exerce ses activités professionnelles ou dans laquelle il a des intérêts et celui de toute autre personne exerçant ses activités au sein de cette société, à celui de son client.
Puisque le but ultime du Code de déontologie est de protéger le public, il est logique que tous soient impliqués et responsables : les médecins vétérinaires employés, le médecin vétérinaire répondant de l’établissement, l’employeur ainsi que les actionnaires vétérinaires des grands regroupements. À titre d’exemple, un gestionnaire vétérinaire d’établissement pourrait faire l’objet d’une plainte disciplinaire s’il était démontré qu’il a mis en place des mesures dans le but de privilégier les intérêts de l’établissement au détriment de ceux du client.
On pourrait se demander pourquoi le fait de préserver l’indépendance professionnelle est si important pour assurer la protection du public. La raison en est simple, il s’agit de s’assurer que les soins prodigués au patient (et pour le client) sont vraiment adaptés à ses besoins et à sa réalité.
La médecine vétérinaire est bien évidemment fondée sur la science, mais elle peut aussi être considérée comme une forme d’art. Tout n’est pas inscrit dans les livres ou dans des protocoles. Le médecin vétérinaire doit utiliser non seulement ses connaissances, mais également son expérience, ses habiletés et sa compréhension du cas dans son ensemble pour exercer son jugement professionnel et proposer la meilleure solution, adaptée aux circonstances. En disposant de toute l’indépendance requise, le médecin vétérinaire pourra répondre aux besoins du client de façon personnalisée.
Il y a des avantages non négligeables à préserver l’indépendance professionnelle, autre que simplement éviter les demandes d’enquête, que ce soit pour des examens et tests diagnostiques injustifiés, des traitements inadaptés ou tout autre enjeu lié à l’indépendance professionnelle et au conflit d’intérêts. L’indépendance professionnelle permet de maintenir la confiance du public, ce qui est un élément essentiel de toute relation d’affaires, particulièrement lorsque des professionnels sont impliqués. Elle préserve également l’image de la profession et permet aux médecins vétérinaires de développer pleinement leur potentiel.
Les employeurs ont donc le rôle important de mettre en place les moyens nécessaires pour soutenir leurs employés dans l’expression de leur indépendance professionnelle.